Texte


Principalement à travers le dessin et l’impression artisanale
ou numérique, Clément Clausse parle de l’intime et de la mémoire.
Ainsi, comme point de départ, l’artiste emploie des images
qui sont familières à tous, notamment à partir de photographies anciennes
ou de réapparitions de décors d’enfance.
L’un de ses premiers projets portait d’ailleurs sur la maison
de sa grand-mère, relue dans une sorte d’inquiétante étrangeté.
Il observe comment le familier s’appréhende quand on le quitte
et quelle est la perception du vécu,
entre la réalité et le souvenir que l’on s’en fait.
Ses dessins délicats, aux détails parfois fouillés,  accompagnent
le regard du spectateur vers une déambulation mentale.
Apposés sur la même feuille, ses différents points de vue
ou moments de l’histoire se lisent comme des rébus
ou une reconstitution de flashbacks.
Là-encore avec une forme de douceur,
il ne renie pas de susciter
un sentiment d’inquiétude,
mâtiné d’une approche cinématographique.
Tels ces oiseaux qu’il aime représenter
et qui peuvent avoir des résurgences hitchcockiennes...
En parallèle, il laisse poindre un contenu érotique sous-jacent,
habillé de personnages aux poses parfois lascives ou en attente.
L’histoire est toujours à construire ou à reconstruire...
et quand Clément Clausse réalise des installations en grands formats,
avec papiers-peints et tissus, il se joue encore davantage des codes
du théâtre. Le récit se crée bien par la répétition des scènes,
dans ce qu’il nomme des « images-énigmes ».


Marie Maertens, Catalogue de l’exposition “Le Retour de la Narration” chez Accuracy (2023)






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